Rodriguez Béatrice - Paris

Ma rencontre avec la littérature écrite par les femmes remonte à mon année de Maîtrise. J’avais remarqué que ce domaine était très délaissé, polémique, et qu’il était presque interdit de l’évoquer dans les milieux universitaires. Or je savais que cette littérature existait, que les textes étaient même très nombreux, et que ces voix méritaient amplement d’être entendues et reconnues. Les auteures argentines ont été mes premières interlocutrices. Elles m’ont permis d’imaginer une géographie féminine qui ne soit pas celle que j’avais rencontrée dans la littérature masculine réputée universelle. Après Silvia Molloy, Alina Diaconú, Liliana Heker et Luisa Valenzuela, toutes des argentines, j’ai eu le désir d’explorer la littérature écrite par les espagnoles et de révéler une géographie très personnelle en rapport avec mon identité originelle. J’ai donc prolongé ma recherche dans une thèse de doctorat où j’ai donné libre cours à ce souhait à la fois scientifique et affectif en analysant les œuvres de Carmen Laforet, Ana María Matute, Carmen Martín Gaite, Rosa Montero, Adelaida García Morales, Mercedes Abad, Luisa Castro et Espido Freire. J’ai centré ma recherche sur l’émergence et la réécriture de grandes figures mythiques qui me semblaient constituer le matériau imaginaire fondamental des romans des femmes en Espagne, publiés entre 1944 (date d’émergence d’une abondante littérature féminine) et 2001 (date de la fin de mes recherches).

Au cours de mes analyses, des figures imprévues se sont présentées à moi : « les filles tragiques », « Perséter », « Eros donjuanesque », « l’autre-femme-du-père », « la femme-ventre-fils », « La Pisadora » (« La femme-qui-marche ») …

Le volume des Travaux de Gradiva, Les femmes et la filiation, que j’ai eu le bonheur de coordonner, m’a permis de mesurer la dimension collective de notre réflexion et l’utilité d’une mise en commun des approches individuelles sans cesse relancées. C’est avec le même bonheur que j’envisage aujourd’hui de prolonger cette dynamique dans le cadre de notre association.

Publications

  • Mémoire de Maîtrise : L’écriture du corps : l’expression de la subversion chez quatre romans écrits par des femmes en Argentine dans la décennie 1980 – 1990, soutenu en septembre 1998 à l’Université Paris III – Sorbonne Nouvelle, UFR d’Etudes ibériques et latino- américaine, sous la direction de M. le Professeur Claude Fell.

 

  •  Thèse de Doctorat : « D’une femme…l’autre ». Figures archaïques et mythologies modernes dans le roman espagnol contemporain écrit par les femmes (1944 – 2001), soutenue en décembre 2005 à l’Université Paris 8 – Vincennes – Saint-Denis, UFR d’Etudes ibériques et ibéro-américaines, sous la direction de Madame le Professeur Michèle Ramond.

 

  •  Les femmes et la filiation, sous la direction de Michèle Ramond, Les travaux de Gradiva, Béatrice Rodriguez (Ed.), Paris, Indigo & côté femmes éditions, 2008.

 

  •  « Entre mère et fille : une tragédie. Sangre de Mercedes Abad » in IRIS 2002 — Mère/Fille, sous la direction de Michèle Ramond, Université Montpellier III, 2002, p. 143-158.

 

  •  « Luisa Castro o la escritura doble » in Mujeres novelistas : Jóvenes narradoras de los noventa, Redondo Goicoechea, Alicia (coord.), Madrid, Narcea, 2003, p. 97-107.

 

  •  « Créations féminines et rapports aux pouvoirs : combler un vide »in Femmes, Pouvoirs, Créations, sous la direction de Michèle Ramond, Paris, Indigo & côté femmes éditions, 2005, p. 267 – 279.

 

  •  « Le secret des femmes : l’Eros donjuanesque dévoilé » in Terra incognita, sous la direction de Michèle Ramond, Paris, Indigo & côté femmes éditions, 2006, p. 123-135.

 

  •  « Las chicas raras » in La femme existe-t-elle ?¿ Existe la mujer ?, sous la direction de Michèle Ramond, Mexico-Paris, ADEHL, 2007, p. 185 – 193.

 

  •  « Madrid ante la década prodigiosa o la ciudad y sus mitologías en El secreto de la lejía de Luisa Castro », in Memoria literaria de la Transición española, Frankfurt am Main : Vervuert, 2007, p. 94-110.

 

  •  « Féminités et corps tragiques dans le roman espagnol contemporain écrit par les femmes » in Pandora 5- 2005 , Revue d’Etudes Hispaniques, Université de Paris VIII. Département d’études hispaniques et hispano-américaines, textes réunis par D Bussy Genevois, M. Ramond, p. 171-181.

 

  •  « De la « femme-ventre-fils » à la « femme qui marche » » in L’insistante/La insistente, sous la direction de Michèle Ramond, Mexico-Paris, ADEHL, 2008, p. 317 - 331.

 

  •  « Acercamiento a la escritura de Rosa Chachel : Estación Ida y vuelta », in Las Intelectuales republicanas, Mercedes Gómez Blesa (ed.), Madrid, Biblioteca Nueva, 2008, Ensayo, p. 111-125.

 

  •  « Las desnacidas », in Actes du colloque international « Les mères empêchées dans la littérature espagnole contemporaine », 19, 20 et 21 Octobre 2006, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Sous presse.

 

  •  « Frères ennemis, sœurs sacrifiées » in Actes du colloque « Les Antigones contemporaines (de 1945 à nos jours) » organisé par le Centre de Recherche sur les Littératures Modernes et Contemporaines de l’Université de Clermont-Ferrand, 24 et 25 Janvier 2007, Sous presse.

 

  •  « La generación poética femenina del 27 : Concha Méndez, Ernestina de Champourcin, Carmen Conde », in Actas de las jornadas « Las intelectuales en la Edad de Plata. El camino de la mujer hacia la igualdad civil », Octubre 2007, Madrid, Residencia de Estudiantes, Sous presse.

 

  •  « Mythes fratricides et mémoire du conflit chez Ana María Matute », in Actes du colloque « Culture(s) et conflit(s) - Cultures en conflits », 2e colloque international interdisciplinaire IMAGER, 8-9 juin 2007, Sous presse.

 

  •  « La sombra del niño chez Carmen Conde »,in Les travaux de Gradiva, 2008, Sous presse.