Allaigre Annick - Paris
C’est sollicitée par Michèle Ramond, au moment de la création du séminaire « Gradiva » de l’équipe Traverses, dont elle venait de prendre la direction (EA 3055, Paris 8), que j’ai commencé à m’intéresser à l’écriture des femmes. C’était un défi nouveau, à un moment où, dégagée des contraintes de travaux soumis à évaluation, je jouissais en matière de réflexion, d’une plus grande liberté. Mes incursions dans ce domaine sont encore très modestes, elles ont de ce fait le privilège d’être des lieux d’expérimentation. Certes, l’analyse littérale, qui caractérise mes travaux, reste un instrument critique essentiel, fondateur de ma relation au texte littéraire, mais j’essaie, progressivement, de la mettre au service du propos plus ambitieux de dégager des invariants – ou, à tout le moins, des récurrences – dans les écritures des femmes. A ce jour, de la fréquentation des oeuvres des poétesses de la Génération de 27 à celles de Carmen Conde, s’est dégagée une figure que à laquelle Michèle a donné l’ironique nom de « fille-au-père ».
Publications
- L’Antigone de Maria Zambrano : de la réflexion philosophique à la création poétique, in « Femme et écriture dans la péninsule ibérique », textes réunis par Maria Graciete Besse et Nadia Mékouar-Hertzberg, L’Harmattan, 2004, tome II, p. 137-152.
- A contre-pouvoir, les poétiques de l’inutile des femmes-poètes « de 27 », in Femmes, pouvoirs et créations, sous la direction de M. Ramond, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 167-190.
- Quand la fille engendre le père : Usted d’Almudena Guzman, in L’insistente/ La insistente, edición de michèle Ramond, Rilma 2 et ADEHL, México/París, 2008, p. 309-315.
- Mère, à la vie, à la mort : A los niños muertos por la guerra de Carmen Conde, in Actes du colloque « Mères empêchées », colloque du Laboratoire de recherches en Langues et Littératures Romanes de Pau (org. Nadia Mékouar), 19-21 octobre 2006, publication en préparation chez L’Harmattan.
- La fille-au-père comme mythe fondateur de l’écriture poétique de Carmen Conde. Proposition. Communication présentée lors du colloque de Traverses « les sujets contemporains et leurs mythes en Espagne et en Amérique latine », 2-3 novembre 2007 (article en préparation).
La lecture des textes écrits par des femmes m’a portée à m’intéresser à la place de la femme chez l’auteur auquel je consacre mes recherches depuis de longues années, le Valencien Juan Gil-Albert (1904-1994). Cette perspective, insolite au regard du propos central de cette oeuvre, a permis contre toute attente de mettre en lumière une même fascination pour la figure d’Antigone. Mais là où du côté féminin, Antigone semble être un aboutissement, l’affirmation d’une féminité nouvelle, Gil-Albert propose en la reliant à Héraclès l’héroïque de dépasser sa dimension tragique.
- Oficio de mujeres en « El ocioso y las profesiones » de Juan Gil-Albert : de los arquetipos a la nueva mujer, in L’intravagant Juan Gil-Albert, Alicante, IAC y Ayuntamiento de Alcoy, 2005, p. 105-122.
- La renaissante dans l’œuvre poétique de Juan Gil-Albert. Déméter et Perséphone, in La femme existe-t-elle ? ¿Existe la mujer ? (Actes du colloque « Les sujets féminins et leurs représentations », Traverses, Paris, 9/10 et 11 juin 2005), Livre électronique, RILMA 2/ ADEHL, Mexico, 2006, p. 136-145.
- Gil-Albert ou Antigone masquée, in Actes du colloque Les Antigones contemporaines, colloque organisé par Stéphanie Urdician et Rose Duroux, Université de Clermont-Ferrand, 23-26 janvier 2007, publication en préparation.