Flepp Catherine - Paris

J’ai eu la chance de rencontrer Michèle Ramond, il y a quelques années, qui m’a aussitôt associée, avec la générosité et l’enthousiasme que tous nous lui connaissons, aux travaux de Gradiva et à la réflexion qu’elle souhaitait y poursuivre sur les questions si complexes du féminin et du masculin. J’avais surtout travaillé en poésie et abordé, sous l’angle du sujet poétique, la question du féminin / masculin que je voulais étendre à d’autres écritures et à d’autres époques que le XXème auquel je m’étais consacrée jusqu’alors.

J’ai commencé par changer de genre pour m’intéresser au théâtre et, plus particulièrement, à la perméabilité des genres, à la recherche d’une spécificité espagnole du tragique. Ce travail m’a permis de mesurer à quel point les frontières génériques étaient mouvantes, d’un genre littéraire à l’autre, et combien nous étions conduits dans ces œuvres de dramaturges hommes aux frontières de l’autre sexe, des frontières bien peu étanches puisque leurs créations offraient d’éclatants modèles de mélange et d’échange.

Je me suis, dans le même temps, tournée vers les échanges culturels entre la France et l’Espagne, par le biais des traductions espagnoles au XVIIIème du théâtre classique français, dans le cadre d’une recherche axée sur la question des fluctuations génériques. Or, curieusement, ce qui semblait m’éloigner des préoccupations de Gradiva m’y a ramenée puisque ce fut pour moi l’occasion de découvrir des créations au féminin étonnantes : celles de femmes traductrices et dramaturges qui ont su, autant que faire se peut, faire entendre une revendication féminine.

Toujours au sein de Gradiva qui a mis les questions de la filiation au cœur de ses travaux qu’enrichit la présence fidèle de philosophes, biologistes, psychanalystes et anthropologues, j’ai eu à cœur d’inscrire ma lecture des textes littéraires sur la filiation que j’ai davantage orientée vers les figures du Père et du Fils, qui de fait occupent une place de premier plan dans la réflexion que je mène sur le tragique en Espagne, sans pour autant oublier les mères et encore moins les filles que nous sommes !

Publications

  •  « Traduire Andromaque au 18ème : d’un genre à l’autre », présenté le 26 mai 2006, A paraître dans la collection des travaux du CREC en ligne, n.3 : http://crec.univ-paris 3.fr / articles en ligne.php.

 

  •  « La casa de Bernarda Alba ou Œdipe revisité », in Serge Salaün (coord), Le tragique espagnol dans les années 20 et 30, CREC, Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III, nov. 2007, pp. 132-149.

 

  •  « Théâtre et mélancolie dans El castigo sin venganza et La venganza de Tamar », in J-C. Herreras (coord), L’enseignement de l’espagnol en France, Cauces, n.7, Presses Universitaires de Valenciennes, 2007, à paraître.

 

  •  « Mères empêchées, Yerma et Bernarda, mères en péché ? », in Nadia Mekouar (coord), Mères empêchées dans la littérature espagnole contemporaine, Colloque International, Université de Pau et des pays de l’Adour, 19-20-21octobre 2006, à paraître.

 

  •  « Les fictions du féminin dans l’œuvre de María Rosa de Gálvez (1768-1806) », in Françoise Etienvre (coord), Regards sur les Espagnoles créatrices, (XVIIIe—XXe), 2006, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, pp. 61-73.

 

  •  « Variations autour de Tamar », in Michèle Ramond (Éd.), La femme existe-t-elle ?¿Existe la mujer ?, 2006, Rilma 2 / ADEHL, México, pp.85-93.

 

  •  « Perlimplin, où es-tu, qui es-tu ? », Communication présentée dans le cadre des Travaux de Gradiva, le 6 juin 2008.